Chanson de Daniel Viglietti
Un peu, beaucoup, pas du tout Mucho Poquito y Nada
Cette chanson de Daniel Viglietti, en partant du jeu d’efeuiller une fleur, et du jeu du truco, donne une jolie philosophie de la relation à l’autre.
L’ensemble des premiers vers des strophes est un jeu de mot sur « change » (« cambio »), « peu » (« poco »), « beaucoup » (« mucho »)] et les diminutifs en espagnol, « -ito ». Dans les premières strophes la construction est correcte (si « yo no cambio un poco », « si no cambio un poquito » ), puis peu à peu elle se disloque, mais on en comprend un sens (« Si no poquito un cambio », « si no cambito un poco »). Dans la traduction j’essaie de rendre l’idée que l’on comprend derrière chaque jeu de mots. Le rendu est considérablement moins poétique en français.... Écoutez et lisez l’espagnol !
Si je ne change pas un peu
mes failles, mes maux,
comment changer alors
les terres et les mers.Si je ne change pas un petit peu
mes manies, mes jeux,
comment changer quelque chose
aux drames et aux feux.Si je ne petit peu change
mes doutes, mes imprévus,
comment changer plus tard
le baiser, l’embrassade.Si je ne petit change un peu
mes cheminements, mes sources,
comment changer au dehors
le mien chez les autres.Si je ne change pas un petit beaucoup
mes haines, mes peurs,
si je n’ouvre pas ma tendresse
je deviens de glace.Si je ne petit beaucoup un change
ma corde, mes accords,
comment chanter ce qui est neuf,
ce qui est gauche, ce qui est bord.Si je n’amoindris ce que beaucoup
je perd et je blesse,
comment donner l’espoir
au je t’aime, à l’amour.Si je n’augmente pas ce que peu
ont les miens,
comment éviter qu’en chantant
ne se montre l’urgent.Un peu, beaucoup, pas du tout
j’effeuille la vie
et elle ne répond jamais,
fait comme si de rien n’était.Un peu, beaucoup, pas du tout
je mets tout en jeu [1]
nous devons commencer à changer.nous devons commencer à changer
ce changement à nous.